En 1850, un demi-million de Belges (10 % de la population) appartiennent à la bourgeoisie, proportion qui ne fera que croître par la suite. Cette montée n’est pas sans influence sur l’offre et la demande pour toute une série de biens, notamment ceux qui touchent à l’aménagement des foyers. Le concept d’ « habitation bourgeoise » se répand d’ailleurs dans les quartiers nouvellement créés au cœur et autour des centres-villes. Il s’agit souvent de maisons offrant de grands espaces intérieurs, à la manière des hôtels de maître du XVIIIe siècle, mais jouant sur la profondeur plutôt que la largeur.
Comment les meubler, selon quels goûts, quelles modes, quelle culture de l’intimité ? Bart Nuytinck (Universiteit Gent, Vrije Universiteit Brussel) a pris la question à bras-le-corps dans une étude qui porte sur le segment le mieux nanti de la classe moyenne, entre le milieu du XIXe siècle et la Grande Guerre, le focus étant mis sur ces deux lieux hautement stratégiques que sont le salon et la salle à manger [1].
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