« Du passé faisons table rase » : si on ne chantait pas encore ces paroles fameuses d’Eugène Pottier, elles n’en définissent pas moins ce que fut, à bien des égards, la politique du régime révolutionnaire, sous nos cieux comme ailleurs, après l’annexion à la France (1795). Métiers, confréries, jours fériés, carnavals, calendrier grégorien… devaient passer à la trappe en même temps que les fiefs, les gouverneurs des Habsbourg ou les princes-évêques.
Les processions et leurs géants, en raison de leurs liens avec la religion et les pouvoirs d’antan, firent aussi les frais de la chasse aux traditions. Et pourtant, la table ne fut pas totalement rase… Ainsi à Anvers, ces usages festifs ont-ils traversé la période d’une manière inattendue, que vient éclairer un article de Brecht Deseure, chercheur attaché à la Bibliothèque royale de Belgique et à l’Université libre de Bruxelles [1].
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