Pas de village sans l’église et la place

Les villages nés de la volonté des autorités en vue d’encourager l’exploitation des terres se caractérisent par une conception méthodique, dès l’origine, de l’habitat et du centre (XIè-XIVè siècles)

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La plus ancienne église de Benschop, érigée vers 1200 par les maîtres du lieu appartenant à la famille Van Amstel, a été pensée dès le début. Ici, le village en 1744 vu par le dessinateur Jan de Beijer. (Source: Het Utrechts Archief, cat. n° 200428; n. 2, p. 104)

   « Quelques masures dominées par un clocher et une tour: cette image remplit l’existence de presque tous les gens du XIIIè siècle. Car presque tous sont des ruraux » . A la lumière de ce constat de Léopold Genicot [1], il est heureux que l’historiographie, après avoir longtemps privilégié l’origine des villes, ait investi davantage celle des villages. Entourés par les terres cultivées, séparés les uns des autres par les landes, les étendues boisées et autres zones incultes (woestinen), nombre de ceux-ci doivent leur existence aux grands défrichements opérés du XIè siècle au début du XIVè.

   Comme toujours au Moyen Age, la plus grande diversité est de mise. Pendant que des communes arrachent, parfois contre monnaie sonnante et trébuchante, des chartes de franchises à l’autorité locale, d’autres sortent de terre à l’initiative de seigneurs laïcs ou ecclésiastiques, qui accordent spontanément des privilèges aux paysans pour que ceux-ci s’installent ou restent dans leurs domaines, contribuant à leur exploitation et empêchant qu’ils ne deviennent des no man’s lands. Les « villes neuves » qui se multiplient alors sont en réalité des villages neufs.

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