Du patrimoine flamand réfugié dans un château wallon

De juin 1942 à août 1944, des œuvres et des documents de tout premier plan, appartenant à des musées d’Anvers et de Bruges, ont été mis à l’abri au château de Lavaux-Sainte-Anne. Le jeune expert Herman Bouchery a assuré la garde de ce trésor… à la préservation duquel les Allemands n’étaient pas moins intéressés (1938-1945)

   Au cœur de la plaine famennoise, entouré de douves et d’une nature où s’égaient les daims, le château de Lavaux-Sainte-Anne (Rochefort) élève, en vénérable survivant des siècles ici mélangés, ses tours de pierre médiévales, ses appartements renaissants, sa ferme attenante et son jardin à la française. Mais parce qu’il n’a laissé aucune trace, bien peu de visiteurs du site et des musées qu’il abrite savent ce que fut son rôle très particulier pendant la Seconde Guerre mondiale: un refuge pour des centaines d’œuvres, de manuscrits, d’archives de tout premier plan, mis en caisses et amenés d’Anvers et de Bruges pour attendre des temps meilleurs dans les souterrains et le grand donjon. En Bert Govaerts, cet épisode singulier a trouvé son narrateur [1].

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Dans un bois de Nivelles, il y a 6000 ans

Au site de celui d’Orival ont été ramassés plus de 1500 objets relevant d’une culture du néolithique moyen. Les outils les plus nombreux sont les grattoirs sur éclat, les tranchets et les éclats et lames retouchés. Les mines de Spiennes étaient alors le principal fournisseur de matières premières (Ve-IVe millénaires avant J-C)

   Découvert en 1898 par le juriste et numismate Georges Cumont, le site néolithique du bois d’Orival, situé à trois kilomètres au nord-ouest de Nivelles, a livré depuis un abondant matériel aux différents prospecteurs. Issus non de fouilles mais de ramassages en surface au fil des décennies, les objets qui y furent trouvés sont conservés pour partie au musée Curtius à Liège, auquel Cumont fit don de sa collection, et pour partie du musée communal de la cité des Aclots. Tout n’a pas survécu, les simples éclats et autres déchets de taille ayant été particulièrement victimes d’un tri presque fatal. Mais l’ensemble nivellois est demeuré assez significatif pour que Michel Fourny (Société royale d’archéologie de Bruxelles) et Michel Van Assche (Recherches et prospections archéologiques) en dressent un bilan statistique et comparatif riche d’enseignements [1].

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Béni ou maudit, le temps des colonies de bienfaisance ?

Conçues sous le régime hollandais pour convertir les vagabonds au travail, elles ont été relancées après 1860 et ont duré jusqu’aux années 1990. Leurs domaines de Merksplas et Wortel sont aujourd’hui affectés à de multiples fonctions. La question de savoir comment extraire les indigents de leur condition reste ouverte (1822-2024)

   Amener les pauvres en errance à travailler la terre et couvrir ainsi les frais du gîte, du couvert et des vêtements qui leur sont fournis: tel fut, au temps du Royaume-Uni des Pays-Bas (1815-1830), le projet du général Johannes Van den Bosch, fondateur de la Société de bienfaisance et futur gouverneur général des Indes néerlandaises. Inspiré par l’idéalisme des Lumières, il entreprit la fondation de sept colonies agricoles, dont deux en province d’Anvers, à Merksplas et à Wortel (aujourd’hui une section de Hoogstraten). Ken Lambeets, rédacteur à Vox, magazine de l’Université Radboud de Nimègue, et Michiel Leen, journaliste, ont revisité ces lieux témoins d’un passé largement oublié [1].

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