On peine à imaginer de nos jours l’ampleur du leadership exercé par la Belgique, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, sur le développement des chemins de fer et de la traction électrique dans les quatre coins du monde. Si la famille Empain, fondatrice de la Compagnie des railways à voie étroite en 1881, donne le ton, l’impulsion vient aussi de Léopold II. Aucune contrée lointaine – c’est notoire – ne laisse le Roi insensible quand il parcourt du regard la carte du monde. Mais comment ne porterait-il pas un intérêt tout particulier à la Chine, cet immense pays alors en pleine décadence politique et en proie aux appétits des puissances européennes ?
Dès 1872, notre deuxième souverain met sur pied un comité chargé d’investiguer sur les occasions commerciales à saisir dans le Céleste Empire. Même si le gouvernement considère ses initiatives avec frilosité, il convainc le mandarin Li Hongzhang, en tournée en Europe, de confier aux Belges la construction d’une partie du réseau ferroviaire chinois. Peu après est fondée la Société d’études des chemins de fer en Chine, qui associera non sans mal des capitaux belges et français ainsi que l’Etat indépendant du Congo (propriété personnelle du Roi).
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