Les animaux dans la ville, quelle histoire!

Amies ou utiles, ennemies ou esclaves, les bêtes couraient les rues sous l’Ancien Régime. Focale sur les relations entre la faune et l’homme à Liège et à Namur, de l’éloignement ou l’abattage des espèces nuisibles ou alimentaires à l’adulation des compagnons à poils et à plumes dans la sphère privée (XVIIe-XVIIIe siècles)

   Les archives des autorités locales, centrales et provinciales des villes de Liège et Namur contiennent la bagatelle de 134 règlements relatifs aux relations entre l’homme et l’animal rien que pour les XVIIe et XVIIIe siècles. C’est dans ce cadre géographique et chronologique que William Riguelle s’est attaché à éclairer les rapports anthropozoologiques en milieu urbain. Son livre, issu d’une thèse soutenue à l’Université catholique de Louvain, prend appui sur la plus grande diversité de sources possible [1].

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Un réchauffement en Hainaut, il y a 33.000 ans

Les traces fauniques mises au jour à Maisières-Canal (Mons) témoignent d’un peuplement lié à la transition d’un climat froid à un climat « moyennement froid ». Le paysage ressemblait alors à ceux de la steppe ou de la toundra. L’ivoire de mammouths morts à des époques différentes a été amplement exploité (-33.200-31.100 ans)

   Au milieu des années ’60 du siècle dernier, la construction du canal du Centre révélait, à la frontière des communes de Maisières et Obourg (aujourd’hui sections de la ville de Mons), un site préhistorique des plus foisonnants. Menées d’abord par le découvreur, Gilbert Bois d’Enghien, suivi par Jean de Heinzelin (Université de Gand) au nom de l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB), les fouilles permirent notamment d’exhumer quelque 34.000 outils lithiques destinés surtout à la chasse et à la boucherie. En 2000 et 2002 encore, de nouvelles trouvailles liées à un atelier de taille vinrent enrichir les précédentes.

   D’un récent réexamen pluridisciplinaire, technologies de pointe à l’appui, des collections d’artefacts constituées initialement, il ressort que leurs producteurs vécurent en ces lieux entre 33.200 et 31.100 ans before present (= avant 1950) [1]. Portant plus particulièrement sur les ressources animales et leur exploitation, ce travail éclaire les circonstances qui favorisèrent le peuplement de cette partie de notre Hainaut actuel, en un temps qui fut aussi celui de la disparition des derniers néandertaliens. Les données environnementales et nombre de traces fauniques livrées par Maisières-Canal – ours bruns, renards polaires, rennes, aurochs ou bisons, trétas lyres, harfangs des neiges, grands corbeaux… – suggèrent que l’occupation humaine y accompagna un réchauffement climatique.

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