Une drôle de mêlée aux portes de Bruges

Au musée Grœninge de Bruges, un tableau d’Antoine Claeissens est supposé représenter Mars entouré des arts libéraux et triomphant de l’Ignorance. Destinée à l’origine à l’hôtel de Ville de Bruges, l’œuvre se prête à bien des interprétations, y compris politiques (1605)

« Mars, qu’entourent les arts libéraux, triomphe de l’Ignorance » : ainsi est appelée par convention cette toile d’Antoine Claeissens (1605, 197,5 x 279). Son titre original n’est toutefois pas connu. (Source: musée Grœninge, Bruges, dans n. 2, p. 58)

   Est-ce un sit-in des lettres et des sciences autour d’un dieu bagarreur ? Un manifeste des peintres en quête de reconnaissance ? Une célébration des Pays-Bas méridionaux sortis catholiques des guerres de religion ? Ou tout cela à la fois ? Ou rien de tout cela ?… A ces lectures des plus contrastées et à quelques autres encore a donné lieu ce tableau d’Antoine Claeissens, généralement intitulé Mars, qu’entourent les arts libéraux, triomphe de l’Ignorance. Le titre original n’est pas connu: de quoi ajouter un peu de mystère à l’énigme.

   Datée de 1605 et conservée au musée Grœninge de Bruges, l’œuvre est due au rejeton d’une importante famille de peintres, devenu maître dans la gilde de Saint-Luc (la corporation des artistes), mais quelque peu oublié depuis. Doctorante à l’Université de Constance en Allemagne, Janina Modemann a profité d’un stage dans l’institution des bords du Dijver pour reprendre l’examen de la toile et de ses possibles significations [1].

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