Le 22 janvier 1565, un banquet est donné dans la citadelle de Cambrai en l’honneur du comte d’Egmont, alors capitaine général des Flandres et conseiller d’Etat, en route pour Madrid où il va exposer à Philippe II le point de vue de l’opposition nobiliaire face aux remous survenus dans ses Pays-Bas habsbourgeois (qui englobent la plus grande partie de l’espace belge actuel). Au cours de ce repas, une prise de bec virulente oppose l’archevêque Maximilien de Berghes et un ami d’Egmont, Henri de Bréderode, un des plus grands propriétaires du temps, notoirement proche des protestants. L’incident est jugé assez grave pour que l’information remonte jusqu’à la gouvernante Marguerite de Parme, laquelle en fait rapport au Roi d’Espagne. Dans sa réponse, celui-ci, très en alerte contre les tendances anticléricales qui se développent dans le milieu noble, somme sa représentante à Bruxelles de sermonner Bréderode ainsi que son compagnon le comte de Culembourg, également impliqué. Pourtant, le prélat lui-même ne fait pas trop grand cas des propos peu amènes dont il a fait les frais. Il se garde bien de couper les ponts avec ses contradicteurs, qu’il reçoit peu après et ouvertement à souper dans sa résidence.
Faut-il voir dans cet épisode un topique de la vie et de l’attitude de l’évêque puis archevêque de Cambrai (1556-1570), dont l’autorité s’étend sur un vaste territoire allant du Brabant jusqu’en Hainaut ?
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