C’est un destin bien singulier que celui des habitants des cantons de l’Est nés au début du XXe siècle: Allemands avant la Grande Guerre (par la volonté des vainqueurs de Napoléon en 1815), Belges après en application du traité de Versailles, de nouveau Allemands pendant la Seconde Guerre, de nouveau Belges ensuite. Venue au monde à la fin des années 1920 dans un Malmedy où les deux tiers de la population parlaient la langue de Goethe, Lily (Elisabeth) Pierry n’a pas connu la première intégration à la Belgique, qui ne se déroula pas sous les meilleurs auspices: plutôt à la manière d’une réparation de guerre. Elle peut en revanche témoigner des chapitres ultérieurs. C’était une raison amplement suffisante pour que son petit-fils instituteur Ronald Goffart lui donne la parole et se fasse son biographe [1].
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Ballottée avec sa famille entre la Belgique et l’Allemagne, elle a connu la germanisation forcée, l’endoctrinement national-socialiste, les bombardements mais aussi la peur des Américains et les suspicions pesant après la Libération sur ceux qui s’étaient trouvés, même involontairement, du côté de l’ennemi (1940-1945)

