« Small is beautiful » aux temps romains

Moins nombreuses dans le Nord que dans le Sud de la Belgique, les « villae » n’ont pas eu en milieu rural le rôle économique prépondérant qu’on leur a longtemps attribué. Les plus grands établissements n’étaient pas nécessairement liés aux plus grandes exploitations (Ier siècle av. J-C – IIIè siècle)

Nos maîtres en histoire enseignaient naguère que le nombre plus important des luxueuses villae romaines en pierre dans les provinces méridionales de la Belgique avait, dès cette époque, marqué notre pays du sceau de la biculturalité. Ces dernières décennies pourtant, les campagnes archéologiques menées en terres flamandes  ont contraint à revoir la copie. Les habitats en bois septentrionaux témoignent certes d’une société de fermiers restée attachée à ses traditions ancestrales. « Néanmoins, relève Wim De Clercq (Université de Gand), les vestiges archéologiques nous montrent aussi une société complexe dans ses différents aspects temporels et microrégionaux. En outre, du fait de la recherche sur les habitats indigènes, une idée plus équilibrée d’une partie de la Belgique romaine s’est imposée » [1].

Plus généralement, dans l’ensemble de l’espace impérial, l’opposition classique établie entre la ferme « autochtone » , issue du second âge du fer, et la « villa » présentant tous les caractères de la romanité, est aujourd’hui largement battue en brèche. « Les spécialistes du monde rural romain ont, depuis assez longtemps maintenant, pris acte de l’obsolescence des classifications traditionnelles » , écrit ainsi Michel Reddé (Ecole pratique des hautes études, Paris) dans son récent examen des sources et travaux touchant aux biens-fonds [2].

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