Prêtre, théologien, universitaire et sénateur coopté, Gerard Philips (1899-1972) accéda à la notoriété de par son rôle dans la préparation et le déroulement du concile Vatican II. Avec le futur cardinal Suenens et un groupe d’experts louvanistes (la squadra belga, comme on l’appela à l’époque), il fut un des grands artisans des thèses sorties victorieuses de l’assemblée des pères. En 1969, il figurera parmi les membres de la Commission théologique internationale nouvellement instituée à Rome.

Les multiples casquettes – religieuse, académique, politique – de ce natif de Saint-Trond, qui fut aussi professeur au Grand Séminaire de Liège et maître de conférences à la faculté de théologie de Louvain, confèrent un intérêt tout particulier à la récente édition de son journal tenu pendant deux voyages individuels, en 1957 et 1959, au Congo belge et au Ruanda-Urundi qui lui était rattaché (Rwanda et Burundi aujourd’hui) [1]. Deux séjours comparables quant au programme et à l’organisation, mais non quant au contexte qui, en deux ans, a changé radicalement. En 57, l’émancipation congolaise, quand elle était envisagée, relevait du long terme (plan Van Bilsen). En 59, dès janvier et après une période de troubles, le Roi et le gouvernement ont mis le cap sur l’indépendance.
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