Gueules noires, Pays noir, mauvaises mines

Le recul des entreprises houillères familiales ou liées à des petits groupes au profit des grands ensembles anonymes et de l’intégration à des industries en aval, sidérurgiques surtout, a agrandi le fossé entre patrons et ouvriers (XIIè-XXè siècles)

BOIS DU CAZIER
Entreprise de taille modeste au début du XIXè siècle, le Bois du Cazier, fermé un peu plus de dix ans après la catastrophe de 1956, est aujourd’hui un des hauts lieux de la mémoire minière. (Source: Tanguy Jockmans, « La Dernière Heure »)

   Devenu un lieu mémorial, muséal et culturel, le site du charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle doit sa réhabilitation, entreprise trente ans après sa fermeture en 1967, à la catastrophe dont il fut le théâtre le 8 août 1956. Dans cette tragédie qui coûta la vie à 262 mineurs, Thierry Demet, auteur du guide Badeaux consacré à notre industrie houillère, voit « le reflet d’une imprévoyance coupable en matière de sécurité et du maintien d’installations obsolètes » [1]. On ne saurait mieux dire. Mais au-delà des causes immédiates, liées à une conception de la rentabilité à courte vue, d’autres plongent leurs racines plus loin, notamment dans la poursuite d’un dimensionnement toujours accru des sociétés au fil du temps et dans l’éloignement qui en résulte entre décideurs et exécutants.

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