Le concile de Trente en pratique dans les Pays-Bas de Philippe II

Sa mise en oeuvre est concomitante avec l’affirmation d’un Sud catholique face au Nord réformé. Elle se heurte cependant aux lois et coutumes locaux, alors que l’Etat tend à supplanter l’Eglise dans l’action pour la sauvegarde du consensus religieux et de la moralité publique (1580-1598)

  En juin et juillet 1565, Marguerite de Parme, qui gouverne les Pays-Bas au nom du roi Philippe II, adresse des lettres circulaires aux autorités ecclésiastiques et civiles pour les enjoindre d’appliquer les décrets du concile de Trente, clôturé un an et demi plus tôt. Mais il y a parfois loin de la coupe aux lèvres… En ce temps où chaque comté, duché, seigneurie… a sa législation et ses privilèges propres, les contraintes abondent. L’opposition politique et religieuse, attisée jusqu’au soulèvement contre le souverain espagnol, rend la tâche plus ardue encore. Elle sera concomitante avec la reconquête du gouverneur général Alexandre Farnèse dans le Sud catholique.

   Selon l’examen qu’en a réalisé Nicolas Simon, docteur en histoire, histoire de l’art et archéologie (Université Saint-Louis, Bruxelles) [1], cette mise en œuvre, partagée entre pouvoirs temporels et spirituels, de dispositions loin d’être uniformes et « prêtes à l’emploi » , laissant au contraire une marge substantielle pour leur concrétisation, n’a pas été sans heurts entre lesdits pouvoirs. Elle a réveillé le vieux conflit de prééminence, si tant est qu’il ait jamais été endormi.

Continuer à lire … « Le concile de Trente en pratique dans les Pays-Bas de Philippe II »