Nation, région, cité: quand l’histoire défile

Sortie renforcée face à la vague révolutionnaire qui a ébranlé l’Europe, la Belgique du milieu du XIXè siècle se célèbre à travers des cortèges festifs comme une et plurielle à la fois. A Bruxelles, on met en valeur le présent. A Gand, l’ancien comté de Flandre est glorifié comme un fondement de la nation (1848-1849)

 

Le « Cortège historique des comtes de Flandre » , organisé à l’occasion des Fêtes gantoises de 1849, réunit quelque 600 figurants. (Source: lithographie de Félix De Vigne dans Edmond De Busscher, « Chars du Cortège des comtes de Flandre » , Gand, De Busscher frères, 1855, dépliant hors texte)

  S’il faut en croire Marita Mathijsen (Université d’Amsterdam), une véritable « obsession du passé » caractérise le XIXè siècle [1]. Elle se concrétise par une floraison de monuments, de peintures, d’écrits scientifiques ou romanesques, ainsi que par un goût prononcé pour les reconstitutions et les cortèges qui mettent « l’histoire en scène » [2]. Ces manifestations, bien sûr, sont aussi porteuses d’un message politique et identitaire où s’entremêlent, en conformité avec nos atavismes bien connus, le sentiment belge et la défense jalouse des particularismes subnationaux.

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