Bruxelles (mai 2014), Paris (janvier et novembre 2015), Saint-Quentin Fallavier (juin 2015), Bruxelles (mars 2016), Saint-Étienne-du-Rouvray et Nice (juillet 2016), Liège (mai 2018)…: ces tragédies ont marqué en Europe la troisième génération du terrorisme islamiste, liée à Daech. Les deux précédentes s’étaient cristallisées autour du conflit afghan (années ’80) et de l’organisation al-Qaida (New York 2001, Madrid 2004, Londres 2005…). Dans la présente séquence, notre pays se trouve, bien malgré lui, en position critique. Outre que l’attentat du Musée juif en 2014 est le premier du Vieux Continent à avoir été diligenté par « l’Etat » islamique, la Belgique globalement a été désignée comme une des plaques tournantes du djihadisme européen.
L’ampleur du phénomène nous incite à la comparaison (ressemblances et différences) avec les autres vagues terroristes survenues sous nos cieux hors des temps de guerre, inspirées successivement par l’anarchisme et par le marxisme-léninisme. La première connut son apogée entre la fin du XIXè siècle et la Première Guerre mondiale. C’est l’époque où l’on pouvait entendre, au cours d’un meeting à Andrimont (Dison) en 1886, un certain Dehan affirmer « qu’il vaut mieux couper une tête que de casser cent carreaux et que même il est préférable d’employer de la dynamite qui se trouve dans nos caves » [1]. Ce n’était pas que paroles en l’air, comme le montrèrent les nombreux passages à l’acte des années 1892-1894, à Liège notamment, inscrits dans une stratégie de propagande par le fait. Si les poseurs de bombes ont opéré chez nous de manière ciblée et non meurtrière, il n’en alla pas de même pour leurs homologues espagnols et français, qui n’hésitaient pas à viser parfois la foule innocente. Continuer à lire … « De l’anarchisme au djihadisme, un même égotisme »