Flamingantisme et démocratie chrétienne main dans la main

Pour leurs pionniers, la langue du peuple, sa religion et sa condition sociale constituent un tout indissociable, enjeu d’un même combat. La figure et l’action de Kamiel van Caeneghem incarnent cette jonction des idéaux et des revendications, au moment où l’élargissement du droit de vote va leur conférer davantage de poids (1884-1897)

  Dès le milieu du XIXè siècle, le mouvement flamand s’est voulu social autant que linguistique. La jonction allait de soi: promouvoir le néerlandais comme langue nationale contre la reconnaissance exclusive du français, c’était défendre le parler du peuple contre celui des élites urbaines. Ce courant a tout aussi logiquement pris corps au sein du giron catholique: la religion du peuple contre l’anticléricalisme libéral et socialiste. A la fin du siècle, la figure de l’abbé Adolf Daens, connue de beaucoup par le film que lui consacra Stijn Coninx (1992), incarne à sa manière l’imbrication du flamingantisme et de la démocratie chrétienne, cette dernière se posant alors en option concurrente ou complémentaire du paternalisme caritatif. Mais il en est bien d’autres.

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Villes réduites pour haute stratégie

Conçus sans doute par Louvois à des fins militaires et de prestige, les plans-reliefs conservés à Lille et récemment restaurés reproduisent à l’échelle 1/600è sept de nos cités telles qu’elles furent aux XVIIè-XVIIIè siècles. Une représentation du cadre de vie de nos ancêtres qui n’a rien de virtuel! (1695-1750)

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Le plan-relief de Namur (1747-1750, détail), où les destructions subies lors du siège de 1746 sont ignorées. (Source: palais des Beaux-Arts, Lille, http://www.pba-lille.fr/Collections/Chefs-d-OEuvre/Plans-Reliefs/Plan-relief-de-Namur)

Ath, Audenarde, Charleroi, Menin, Namur, Tournai, Ypres: pas moins de sept villes aujourd’hui belges sont représentées, telles qu’elles furent sous l’Ancien Régime, parmi les quatorze plans-reliefs conservés au palais des Beaux-Arts de Lille. La salle qui leur est consacrée, créée en 1997 sous l’atrium du musée, a été rouverte au printemps dernier après réaménagement et un long travail de restauration [1]. Celui-ci était toujours en cours pour quelques miniatures lors de notre récente visite. Les autres cités exposées sont aujourd’hui françaises (Lille bien sûr, également Aire-sur-la-Lys, Avesnes-sur-Helpe, Bergues, Calais, Gravelines), avec une percée dans l’espace néerlandais (Maastricht). Le reste de la collection, qui compte une centaine de pièces au total, se trouve à Paris, au musée des Plans-Reliefs logé à l’hôtel des Invalides.

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