Le 22 février 1845, une cinquantaine de personnes menées par un aide-maçon de Torhout, Francis Verhaeghe, vont couper un taillis qui appartient au bureau de bienfaisance de la commune. Le meneur est condamné à une peine d’un mois de prison. L’année suivante, un nouveau dossier est ouvert contre le même homme, accusé cette fois de s’en être pris à l’arbre de la liberté dressé sur la Grand-Place.
Considéré à partir de nos critères judiciaires actuels, le cas peut paraître banal. Il l’est pourtant moins à l’époque, car pour les mêmes faits, quelques décennies auparavant, aucune poursuite n’aurait été intentée. Entre-temps, en effet, est intervenu ce que des historiens et au moins un contemporain fameux, à savoir Karl Marx, ont pu qualifier de « criminalisation des pratiques coutumières » , ici le prélèvement du bois. Les fruits de la terre – à distinguer de la terre elle-même – avaient jadis une destination en principe universelle. Ils l’ont à présent perdue.
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