De tous les peuples de la Gaule…

L’éloge de la bravoure des Belges par Jules César ainsi que ses descriptions des lieux et des peuples ont alimenté le patriotisme bien avant le XIXè siècle « nationalitaire » et romantique. Dès l’époque bourguignonne, des lettrés et des érudits ont cherché dans ce passé lointain l’unité précoce et la constance résistante de notre histoire

« La Garonne sépare les Celtes [Gaulois] des Aquitains, la Marne et la Seine les séparent des Belges. De tous ces peuples, les Belges sont les plus braves, parce qu’ils sont les plus éloignés de la culture et de la civilisation de la Province [romaine]… » L’historien Jean Lejeune, qui fut un de mes professeurs à l’Université de Liège, rapportait volontiers l’anecdote de l’écrivain Charles Bernard dont le professeur de latin, arrivé à ce passage célèbre des Commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César [1], ajoutait: « Debout, Messieurs, saluez!  » [2]

Bien qu’elles ne soient ni scientifiquement, ni politiquement correctes, les filiations établies entre les Gaulois et les Français, les Germains et les Allemands, les Helvètes et les Suisses, les Romains et les Italiens… ou les Belges et les Belges ont la vie dure. Il est courant d’en rechercher l’origine dans l’historiographie romantique du XIXè siècle. Il faut en réalité remonter le courant beaucoup plus loin, ainsi que l’a établi un travail de fin d’études présenté à la Katholieke Universiteit Leuven [3]. Continuer à lire … « De tous les peuples de la Gaule… »