Les médias ont fait largement écho, fin juin dernier, aux résultats d’une étude britannique selon laquelle « les restes des soldats tombés lors de la bataille de Waterloo auraient été déterrés et revendus pour servir d’engrais » [1]. En fait, un survol complet de la question avait déjà été publié il y a sept ans, à l’occasion du bicentenaire de l’ultime affrontement entre les puissances alliées et Napoléon, par un chercheur amateur qui faisait lui-même référence à de nombreuses sources [2]. L’article dont la mise en ligne a rebraqué les projecteurs sur la choquante hypothèse est dû à Tony Pollard, directeur du Centre d’archéologie des batailles à l’Université de Glasgow [3]. Il a pour originalité de recourir aux récits des premiers visiteurs anglais de la « morne plaine » , dans les jours et semaines qui suivirent le 18 juin 1815, pour localiser les lieux où les morts furent ensevelis en grand nombre. Des lieux où, curieusement, les fouilles et les sondages, à ce jour, n’ont pas révélé la présence de restes humains.
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On n’a guère trouvé de restes des 5000 à 20.000 soldats tués lors de la bataille. Les sources contemporaines font certes état d’incinérations, mais elles mentionnent aussi des lieux où furent creusées d’importantes fosses communes. Une hypothèse a fait son chemin: celle de la récupération ultérieure des ossements pour en faire de l’engrais (1815-)