22 novembre 1918, onze jours après l’Armistice Le roi Albert Ier annonce dans un discours du trône une série de réformes majeures, parmi lesquelles la néerlandisation – on dit alors « flamandisation » – de l’Université de Gand. C’est peu dire qu’il y a là de quoi surprendre. La revendication n’est certes pas neuve et certainement pas incongrue: dans l’Empire austro-hongrois, cette soi-disant « prison des peuples » , les Tchèques ont eu à Prague une université dans leur langue dès 1880. Mais en Belgique, au sortir de la guerre, le projet est lourdement entaché de sa récupération par l’occupant allemand dans le cadre de la Flamenpolitik visant à scinder le pays.
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La « demi-flamandisation » de l’Université de Gand en 1923 – avant celle, complète, de 1930 – s’est heurtée à une opposition résolue en Flandre comme en Wallonie. A Liège, corps académique, étudiants et diplômés se sont mobilisés contre une mesure jugée attentatoire au ciment intellectuel de la Belgique et à la liberté de l’institution (1918-1930)